Le géant américain de la gestion d’actifs, BlackRock, a franchi à la hausse le seuil des 5 % du capital de Safran, l’un des leaders mondiaux de l’aéronautique et de la défense.
Selon un avis publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF), cette prise de participation s’est faite le 18 mars 2025, portant la détention de BlackRock à 5,02 % du capital et 4,36 % des droits de vote de Safran.
Ce mouvement stratégique inclut à la fois des actions détenues en pleine propriété et des instruments financiers assimilés à des titres de capital.
BlackRock, qui gère plus de 9.000 milliards de dollars d’actifs, a précisé que cette opération n’avait pas pour but de prendre le contrôle de Safran, mais s’inscrit dans sa politique d’investissement globale.
Safran, coté au CAC 40, est une entreprise-clé du secteur aéronautique européen, spécialisée notamment dans les moteurs d’avions (via CFM International, coentreprise avec General Electric), les équipements aéronautiques, les systèmes d’atterrissage et l’avionique.
L’entreprise a récemment bénéficié d’une reprise soutenue du trafic aérien post-Covid et d’une hausse de la demande en moteurs LEAP, installés notamment sur les Airbus A320neo et les Boeing 737 MAX.
Cette montée au capital intervient alors que Safran enregistre une dynamique positive : un chiffre d’affaires en hausse de 19 % sur 2024 (à 23,2 milliards d’euros) et une solide croissance des prises de commandes dans la défense.
Le groupe poursuit également son expansion stratégique, avec l’acquisition des activités aérospatiales de Thales finalisée fin 2023.
Un geste de confiance dans la solidité de Safran
Le franchissement de seuil par BlackRock peut être interprété comme un signal de confiance fort envers les perspectives de long terme de Safran.
Dans un contexte de relance du secteur aéronautique et de renforcement des budgets de défense en Europe, l’équipementier bénéficie d’une visibilité accrue sur ses carnets de commande et d’une valorisation jugée encore attractive par les investisseurs institutionnels.
Et après ? Des perspectives robustes mais un environnement à surveiller
Même si l’arrivée renforcée de BlackRock est une bonne nouvelle sur le plan symbolique, Safran doit rester attentif à plusieurs risques : les tensions sur la chaîne d’approvisionnement, la pression sur les coûts de production, et les incertitudes géopolitiques qui peuvent affecter ses clients aéronautiques.
Toutefois, le groupe reste bien positionné pour profiter de la hausse des cadences de production chez Airbus et Boeing, et du besoin accru en technologies souveraines en Europe.