Un repositionnement stratégique dans le luxe
Kering a annoncé la vente de sa maison de parfums Creed à L’Oréal, ainsi qu’un partenariat stratégique dans la beauté de luxe.
La transaction, estimée à 4 milliards d’euros, marque un tournant pour le groupe de François‑Henri Pinault, qui cherche à se recentrer sur la mode et la maroquinerie.
En parallèle, L’Oréal obtient des licences exclusives de longue durée pour développer les activités beauté de plusieurs marques phares de Kering, comme Gucci, Balenciaga et Bottega Veneta.
L’Oréal récupère les clés d’un portefeuille prestigieux
Le contrat prévoit que L’Oréal exploite pendant 50 ans les licences beauté de Gucci (après expiration de l’accord actuel avec Coty), Bottega Veneta et Balenciaga.
Ces marques disposent d’un fort potentiel, mais Kering n’a pas su les imposer durablement dans le secteur ultra-compétitif de la beauté sélective.
Cette mission ne sera pas simple à mener pour les équipes de L’Oréal, qui vont devoir intégrer de nouveaux dossiers dans leur quotidien.
Elles auront la responsabilité de relancer des marques que Kering n’est pas parvenu à faire rayonner dans un marché dominé par des poids lourds comme Estée Lauder ou LVMH.
Une opération gagnant-gagnant ?
Pour Kering, cette cession permet de dégager des ressources financières, de réduire sa dette et de recentrer son attention sur ses marques stratégiques dans la mode.
Pour L’Oréal, il s’agit d’un renforcement majeur dans l’univers de la beauté de luxe.
La marque française conforte son statut de leader mondial tout en mettant la main sur des actifs prestigieux encore sous‑exploités.
La création d’une coentreprise 50/50 est également prévue pour explorer ensemble des axes de croissance autour du bien‑être et de la longévité.
Les enjeux à court et moyen terme
Le défi pour L’Oréal est double.
D’une part, relancer l’image et la performance commerciale de ces marques.
D’autre part, le faire sans altérer leur ADN luxe tout en les intégrant dans un portefeuille déjà vaste.
La pression est forte, car ces maisons doivent désormais démontrer leur capacité à rivaliser avec les blockbusters du marché.
Chez Kering, ce désengagement est aussi un aveu d’échec sur un terrain où d’autres groupes ont su bâtir des empires.
Réaction des marchés
Les investisseurs ont globalement bien accueilli l’annonce.
L’action Kering a progressé de près de 5 % après la nouvelle, les analystes saluant un recentrage stratégique pertinent.
De son côté, L’Oréal voit dans cette acquisition un levier supplémentaire pour affirmer sa domination dans la beauté sélective mondiale.
Conclusion
L’alliance entre Kering et L’Oréal pour 4 milliards d’euros redéfinit les équilibres dans le luxe et la beauté.
L’Oréal obtient des marques à fort potentiel, mais encore en friche.
Le groupe devra mobiliser ses équipes pour relever ce défi exigeant et inscrire ces maisons dans une trajectoire de croissance durable.
Kering, quant à lui, choisit la concentration et la rentabilité, tout en s’alliant avec un partenaire reconnu pour son excellence opérationnelle dans la beauté.




