Un partenariat stratégique pour réinventer le hardware de l’IA
Lors de l’OpenAI Dev Day 2025, Sam Altman et Jony Ive ont partagé les premières pistes publiques de leur collaboration autour d’un dispositif matériel dédié à l’intelligence artificielle.
Cette discussion, tenue à huis clos, a donné un aperçu de leur ambition commune : repenser l’interaction entre humains et IA via une nouvelle génération d’appareils intelligents.
OpenAI a récemment acquis la start-up de Jony Ive, nommée « io », pour un montant estimé à 6,5 milliards de dollars, transformant ainsi cette entité en division hardware de l’entreprise.
Jony Ive et son collectif LoveFrom conservent une autonomie créative, tout en pilotant le design de ces futurs dispositifs.
Une famille d’appareils plutôt qu’un seul produit
Altman et Ive n’ont pas évoqué un unique appareil, mais bien une « famille de dispositifs » susceptibles de fonctionner ensemble de manière fluide et contextuelle.
Plutôt que de reproduire les modèles existants de smartphones ou d’ordinateurs, ils envisagent des objets sans écran, centrés sur l’audio, les capteurs et la reconnaissance contextuelle.
Leur ambition est de créer une interface aussi naturelle qu’intuitive, rompant avec les formats dominants de l’ère tactile et visuelle.
Une philosophie centrée sur le bien-être
Jony Ive a exprimé une critique claire envers l’impact des technologies actuelles sur les utilisateurs.
Selon lui, notre relation avec les écrans et les interfaces classiques est « inconfortable ».
Le but de cette nouvelle approche est de concevoir des objets qui rendent les gens « plus heureux, plus calmes, moins anxieux ».
Altman insiste sur l’idée d’un assistant capable non seulement de répondre, mais d’agir, soulignant la nécessité d’un modèle proactif d’intelligence ambiante.
Des défis majeurs à relever
Le projet reste à un stade expérimental.
Jony Ive a indiqué travailler simultanément sur 15 à 20 concepts différents, ce qui laisse entendre une phase exploratoire intense sans prototype finalisé à ce jour.
La question des capacités de calcul embarquées est également cruciale : intégrer des modèles d’IA puissants dans des dispositifs compacts reste un défi technique majeur.
Autre difficulté : concevoir une personnalité d’interaction cohérente et non intrusive pour ces appareils, ce qu’Ive qualifie de problème « fondamentalement nouveau » dans le design industriel.
Calendrier incertain et tensions juridiques
Aucun calendrier officiel n’a été annoncé.
Des sources proches du projet évoquent une échéance possible à l’horizon 2026, mais avec des retards probables liés aux obstacles techniques et légaux.
Par ailleurs, un litige juridique autour de la marque « io » a récemment obligé OpenAI à retirer toute mention publique de ce nom sur ses supports marketing.
Un jugement américain a donné raison à une autre entreprise, iyO, qui revendiquait l’antériorité sur la dénomination commerciale.
La collaboration entre Jony Ive et Sam Altman incarne une tentative ambitieuse de refonder l’expérience utilisateur avec l’intelligence artificielle, en s’appuyant sur le design émotionnel et l’informatique contextuelle.
À ce stade, le projet reste conceptuel, mais témoigne d’une volonté de rupture avec les paradigmes technologiques actuels.
La réussite dépendra autant de la faisabilité technique que de l’adhésion du grand public à une nouvelle forme d’interaction homme-machine.