Des résultats records alimentés par le cloud et l’IA
Oracle a publié les meilleurs résultats trimestriels de son histoire pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2026.
La société affiche une croissance spectaculaire grâce à la montée en puissance des besoins en infrastructure IA, particulièrement dans les grandes entreprises.
Le chiffre marquant : Oracle atteint 455 milliards de dollars en Remaining Performance Obligations (RPO), soit une hausse de 359 % sur un an.
Ces engagements contractuels représentent des revenus sécurisés sur plusieurs années, signe d’une demande soutenue.
Les revenus de la division Oracle Cloud Infrastructure (OCI) grimpent à 3,3 milliards de dollars, en hausse de 54 % par rapport à l’année précédente.
Le rythme s’accélère comparé au +46 % de l’an dernier à la même période.
La consommation des services cloud progresse de 57 %, tandis que la base de données autonome (« Autonomous Database ») gagne 43 %.
Autre signal fort : les revenus issus de la base de données Oracle déployée en multicloud (AWS, Azure, Google Cloud) bondissent de 1 529 %.
Cap vers l’inférence : Oracle change de paradigme
Alors que de nombreux acteurs se concentrent sur l’entraînement de modèles d’IA, Oracle met l’accent sur l’inférence.
Il s’agit de la phase durant laquelle les modèles sont utilisés en production pour générer des résultats concrets.
Selon Larry Ellison, président et fondateur d’Oracle, « c’est l’inférence qui génère la majorité des revenus liés à l’IA ».
L’entreprise se positionne ainsi sur un marché moins saturé, mais à fort potentiel de croissance.
Techniquement, Oracle propose une vectorisation native des données, couplée à des connecteurs directs avec des modèles d’IA tels que ChatGPT, Gemini ou Llama.
Les clients peuvent interroger leurs propres bases de données avec des modèles LLM, sans extraire ni déplacer les données.
Cela permet de réduire les risques de sécurité, la latence et les coûts opérationnels.
Des perspectives massives et une pression concurrentielle
Les prévisions internes d’Oracle tablent sur 18 milliards de dollars de revenus pour OCI dès cette année fiscale.
À l’horizon 2030, l’objectif affiché est de 144 milliards de dollars annuels.
Pour y parvenir, l’entreprise investit massivement dans des data centers, des partenariats cloud et des capacités IA à large échelle.
Oracle devient ainsi un acteur incontournable face aux géants AWS, Microsoft Azure et Google Cloud.
Pour les entreprises clientes, cette montée en puissance change la donne.
Les stratégies IA doivent désormais intégrer l’inférence comme brique centrale.
L’intégration avec des infrastructures robustes, capables de traiter des volumes massifs en temps réel, devient un facteur différenciant.
Par ailleurs, la compatibilité multicloud permet d’éviter les effets de verrouillage technologique.
Défis à venir et points de vigilance
La trajectoire impressionnante d’Oracle s’accompagne de défis importants.
Atteindre 144 milliards de dollars en revenus cloud nécessitera une exécution parfaite, tant sur le plan logistique que technologique.
L’approvisionnement en composants (GPU, énergie, connectivité) reste une contrainte structurelle.
Autre point de fragilité : une dépendance possible à quelques très grands contrats.
En cas de retard ou d’annulation, l’impact sur la croissance pourrait être significatif.
Enfin, la concurrence reste intense, avec des acteurs historiques qui accélèrent également sur l’inférence et l’optimisation de leurs propres offres IA.
Le meilleur trimestre jamais enregistré par Oracle ne doit rien au hasard.
Il reflète une évolution stratégique vers les usages concrets de l’intelligence artificielle en entreprise.
Avec une infrastructure pensée pour l’inférence, une intégration poussée aux LLM, et une capacité à sécuriser des engagements sur plusieurs années, Oracle s’impose comme un pilier de l’IA industrielle.
Pour les décideurs IT, il devient crucial d’anticiper cette bascule et d’aligner leurs choix technologiques avec cette nouvelle donne.