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Le choc d’une décision présidentielle

Depuis la Maison Blanche, Donald Trump, fraîchement réinstallé au pouvoir depuis janvier 2025, a annoncé ce mercredi 2 avril l’instauration immédiate de droits de douane de 25 % sur tous les véhicules importés aux États-Unis qui ne sont pas produits localement.
Cette mesure frappe de plein fouet les constructeurs automobiles européens, asiatiques, mais aussi canadiens et mexicains, dans un contexte de relocalisation industrielle affirmée.

Selon les détails fournis par la presse américaine et européenne, cette taxe s’appliquera également aux pièces détachées importées, mettant en danger les chaînes de production intégrées de nombreux groupes, dont Stellantis, qui a d’ores et déjà annoncé la fermeture temporaire de son usine canadienne de Windsor, productrice de Chrysler Pacifica et Dodge Charger​.

Un coup dur pour l’industrie française

Les actions de Stellantis et de Renault ont immédiatement flanché en Bourse, entraînant dans leur sillage les grands noms de l’équipement automobile français.
Faurecia, Valeo et Plastic Omnium affichent des baisses comprises entre 3 % et 6 %, selon les données de clôture de ce mercredi.
La raison : une dépendance forte aux exportations directes ou indirectes vers l’Amérique du Nord, via des constructeurs clients installés au Mexique ou au Canada.

Le retour du Trumpisme commercial rebat les cartes du secteur, alors que les constructeurs misaient sur une stabilisation post-Covid et une relance par l’électrique.
La Fédération allemande de l’automobile évoque un « signal fatal pour le libre-échange mondial ».

Des réactions politiques immédiates

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exprimé sa « profonde inquiétude », qualifiant cette décision de « violation des principes de l’accord commercial transatlantique ».
L’Allemagne, très dépendante de ses exportations automobiles, appelle à une riposte concertée au niveau européen.

Le Canada, lui aussi ciblé, voit son industrie fragilisée : le Premier ministre Mark Carney a plaidé pour une réindustrialisation d’urgence, dénonçant une trahison de l’accord de libre-échange nord-américain.

Une pression aussi sur les constructeurs américains

Les effets de cette mesure ne s’arrêtent pas aux frontières de l’Europe.
Aux États-Unis, les constructeurs nationaux comme GM et Ford, mais aussi Stellantis US, s’inquiètent de la hausse des coûts de production liée à ces nouvelles taxes sur les composants importés.
Le patron de Tesla, Elon Musk, a lui-même reconnu que cette décision « aura un effet non négligeable sur le prix des véhicules » produits à Fremont et Austin​.

Vers une nouvelle crise commerciale ?

Si ces droits de douane sont maintenus dans la durée, les analystes s’attendent à une hausse des prix des véhicules aux États-Unis, un ralentissement des exportations européennes, et à une possible riposte tarifaire de l’Union européenne sur d’autres secteurs comme l’aéronautique, le luxe ou l’agroalimentaire.

L’industrie automobile française, qui peinait déjà à retrouver son équilibre entre pression écologique, transition électrique et compétitivité mondiale, fait aujourd’hui face à un risque systémique.
La France, dont le solde commercial sur les véhicules est déjà négatif, pourrait voir la situation s’aggraver à très court terme.

©image : Jeep