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Chez Finnewz, nous avons l’habitude de scruter l’écosystème des startups financières.
Nous savons que l’innovation attire autant de promesses que de mirages.
Mais si nous consacrons aujourd’hui un reportage à Ayomi, ce n’est pas un hasard.
Deux fois, à six mois d’intervalle, notre rédaction a été approchée sur LinkedIn par des profils manifestement générés par intelligence artificielle.
Des faux comptes utilisés pour susciter un contact.
Cette pratique n’a rien d’anodin : elle illustre une stratégie qui préfère l’illusion à la transparence.
Au centre de cette communication, un nom revient sans cesse : Harold Zimé, fondateur et visage médiatique de la société, qui multiplie les apparitions sponsorisées à la télévision pour s’imposer comme une figure incontournable.
Mais que reste-t-il quand on gratte la couche brillante de la communication ?

Avis Ayomi : la façade et les fissures

Sur le papier, Ayomi promet une solution simple pour lever des fonds auprès de son réseau et au-delà.
Mais les avis clients dressent un tableau plus contrasté.
Sur Trustpilot, la société obtient une moyenne de 3,5/5 basée sur plus de 600 avis.
Les retours positifs mettent en avant un parcours digitalisé et un accompagnement perçu comme attentif.
Pourtant, de nombreux témoignages évoquent une communication déficiente, une pression commerciale jugée excessive, voire des frais mal expliqués.
Certains utilisateurs parlent d’une expérience qui ressemble plus à un entonnoir de vente qu’à une relation de confiance.

Un exemple parmi d’autres : un client dénonce des « méthodes malhonnêtes » après avoir constaté des écarts entre les promesses initiales et la réalité du suivi.
Un autre souligne la difficulté à obtenir des réponses claires après la signature.
Ces critiques récurrentes révèlent un problème central : la confiance, pilier de tout service financier, est fragilisée dès les premiers échanges.

Le financement participatif et ses dérives

Pour comprendre Ayomi, il faut replacer la société dans son métier : celui du financement participatif.
Aujourd’hui, de nombreuses startups du financement promettent aux entrepreneurs qu’elles leur permettront de lever rapidement des fonds grâce à leur réseau, ou via des plateformes automatisées qui facilitent la mise en relation.
L’idée est séduisante : rendre l’accès au financement plus simple, plus direct, plus « démocratique ».

La réalité, toutefois, est plus nuancée.
Ce type de levée repose très souvent sur le carnet d’adresses de l’entrepreneur : amis, famille, relations professionnelles.
Sans un réseau déjà solide, les résultats s’avèrent rapidement décevants.
Or, beaucoup d’entrepreneurs découvrent ce biais après avoir engagé des frais.

Car les frais, justement, constituent un point sensible.
Certaines sociétés facturent dès le départ : frais de dossier, abonnements ou prestations de lancement, sans garantie de résultat.
Cela crée un désalignement évident : le prestataire encaisse quoi qu’il arrive, tandis que l’entrepreneur prend seul le risque de l’échec.
Le modèle repose donc plus sur la captation de clients que sur la réussite effective des levées.

À l’inverse, les plateformes régulées par l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) doivent respecter des règles strictes : information claire et complète, encadrement des frais, protection des investisseurs.
Ces garde-fous offrent plus de garanties.
Les startups non régulées, elles, fonctionnent dans une zone grise qui expose davantage les porteurs de projets.

Pour les entrepreneurs, trois questions simples doivent guider le choix d’un partenaire de financement : la société est-elle régulée par une autorité reconnue ?
Comment les frais sont-ils structurés : au succès ou en amont ?
Quelle transparence existe sur la méthode employée, la vérification des dossiers et la protection des données ?
Ces critères devraient primer sur les promesses marketing.

Coulisses : entre opportunité et désillusion

Les témoignages d’anciens collaborateurs et de clients renforcent ce constat. Sur GoWork, certains n’hésitent pas à écrire « Fuyez ».
Un avis détaille des frais de 900 euros prélevés sans qu’aucune obligation de résultats ne soit garantie.
L’algorithme mis en avant par Ayomi, censé optimiser les campagnes de financement, apparaît finalement dépendant de la qualité du carnet d’adresses du porteur de projet.
En clair, si votre réseau est faible, vos chances le sont aussi.

Sur Glassdoor et Indeed, les retours oscillent.
Certains saluent une ambiance de travail dynamique et formatrice pour des profils juniors.
D’autres pointent une pression interne forte, une hiérarchie peu à l’écoute et une culture tournée davantage vers la communication que vers la création de valeur réelle.
L’écart entre promesse et réalité, encore une fois, semble être une constante.

Sécurité et protection des données : un angle mort ?

Juin 2025. Le site spécialisé ZATAZ révèle qu’un pirate affirme avoir compromis Ayomi.
Menace de diffusion de données sensibles (cartes d’identité, RIB) et demandes de rançon à hauteur de 200 euros adressées directement à certains clients.
La société dément tout incident majeur, mais l’affaire soulève des questions lourdes : si tout est faux, pourquoi plusieurs clients affirment avoir reçu ces messages ?
Et si tout est vrai, pourquoi minimiser l’ampleur d’un problème qui touche au cœur de la confiance ?

Sur le plan réglementaire, la situation n’est pas plus rassurante.
Le comparateur BrokerChooser rappelle qu’Ayomi n’est pas régulé par une autorité financière de premier plan.
Verdict : « pas un choix sûr ».
Dans un univers où la régulation est une condition sine qua non de crédibilité, l’absence de supervision soulève un doute majeur sur la pérennité du modèle.

Une image médiatique surinvestie

Pendant ce temps, les téléspectateurs ont pu voir Ayomi sponsoriser des programmes télévisés, avec un fondateur omniprésent.
L’objectif est clair : associer la marque à une certaine respectabilité en achetant de la visibilité.
Mais derrière cette vitrine médiatique, les faits publics rappellent une réalité plus contrastée.
Les clients parlent de frais opaques, les employés décrivent des méthodes de vente intrusives, les observateurs pointent des failles de régulation et de cybersécurité.
Peut-on réellement construire une réputation durable sur des campagnes sponsorisées si le cœur du modèle est contesté ?

Notre conclusion Finnewz

Nous avons enquêté sur Ayomi après avoir été directement ciblés par des méthodes douteuses.
Ce qui ressort, c’est une start-up qui mise énormément sur la communication et le marketing, portée par la figure charismatique de Harold Zimé, mais dont la crédibilité reste fragilisée par des critiques persistantes.

Avant de s’engager avec Ayomi, chaque entrepreneur devrait se poser des questions simples : qui régule l’activité ? quels frais sont réellement appliqués ? quelles garanties existent sur la sécurité des données ? et surtout, quelle est la valeur ajoutée par rapport à d’autres solutions du marché ?

Chez Finnewz, nous invitons nos lecteurs à partager leurs expériences – positives comme négatives.
Parce que ce n’est qu’en confrontant les discours aux faits que l’on peut séparer la promesse de l’illusion.