Un record historique porté par une collecte massive
Amundi a franchi un cap inédit au troisième trimestre 2025 avec 2 317 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Ce niveau constitue un sommet historique pour le premier gestionnaire d’actifs européen.
Sur le seul troisième trimestre, la société a engrangé une collecte nette de 15,1 milliards d’euros, supérieure aux attentes du marché.
Cette performance porte la collecte cumulée sur neuf mois à un niveau remarquable, avec des contributions majeures de l’Asie, notamment l’Inde (+9 milliards d’euros), la Corée et la Chine (+7 milliards chacune).
Les ETF continuent aussi de tirer la croissance avec 10 milliards de collecte au T3 et 28 milliards depuis le début de l’année.
Le chiffre d’affaires net trimestriel progresse de 4,9 % à 815 millions d’euros, grâce à des commissions de gestion en hausse.
L’effet marché représente une contribution positive de 107 milliards d’euros sur les encours, contre un effet change négatif du fait de la baisse du dollar et de la roupie.
Un géant face à ses fragilités
Si le franchissement de ce seuil témoigne de la puissance d’Amundi, il met aussi en lumière certaines fragilités structurelles.
La dépendance aux marchés financiers reste marquée.
Plus de la moitié de la hausse des encours provient d’effets de valorisation, donc potentiellement réversibles en cas de retournement.
La pression sur les marges se renforce.
La forte croissance dans les ETF, segment très concurrentiel, contraint les frais de gestion.
Dans ce contexte, maintenir la rentabilité opérationnelle devient un enjeu central.
Les risques de liquidité sont également à surveiller.
Avec des volumes sous gestion aussi élevés, un choc exogène pourrait provoquer des retraits massifs, difficiles à absorber selon la composition des portefeuilles.
La surveillance réglementaire s’intensifie aussi sur les grands acteurs systémiques du secteur financier non bancaire.
Une croissance qui devra se muscler autrement
Amundi devra démontrer qu’elle peut maintenir sa trajectoire sans se reposer uniquement sur l’effet de marché.
La diversification géographique sera clé, notamment au-delà des marchés asiatiques déjà bien exploités.
L’innovation produit, l’optimisation technologique et la gestion des coûts deviendront des leviers majeurs.
La capacité à gérer efficacement la volatilité et à fidéliser la clientèle institutionnelle en période de tension conditionnera aussi la pérennité de cette dynamique.
Amundi signe un trimestre exceptionnel et entre dans une nouvelle dimension avec 2 317 milliards d’euros d’actifs.
Mais plus que jamais, la taille atteint ses limites.
La question n’est plus seulement de savoir jusqu’où Amundi peut croître, mais comment elle tiendra en cas de retournement brutal.




