Un partenariat inédit au sein de l’administration
La relation entre Donald Trump et Elon Musk semblait à l’automne 2024 comme un mariage de raison improbable : Trump accordait une influence sans précédent à un patron de la tech, tandis que Musk investissait presque 300 millions $ pour soutenir la réélection du président.
Le PDG de Tesla et SpaceX, après avoir quitté ses fonctions officielles, est resté très actif dans l’administration via une « Department of Government Efficiency », travaillant à réduire les dépenses publiques.
Les premiers signes de tension
Des fissures sont apparues en mars lorsqu’un désaccord majeur survint autour de la nomination de Jared Isaacman à la tête de la NASA, candidate défendue par Musk mais rejetée par Trump — un véritable camouflet pour le magnat.
Le climat se tendit davantage lorsque Musk qualifia dans un post sur X le projet de loi budgétaire de Trump de « disgusting abomination », dénonçant un endettement de 2,4 trillions $ à venir.
Le clash public du 5 juin
Lors d’une conférence de presse commune avec le chancelier allemand, Trump a déclaré être “très déçu” par Musk : “Il me connaît mieux que quiconque… et il ne disait rien avant de partir, maintenant tout est différent.”.
En réponse immédiate, Musk postait sur X : “False, this bill was never shown to me… passed in the dead of night.” Il a ajouté : “Without me, Trump would have lost the election… Such ingratitude.”.
Menaces, répliques et impacts financiers
Trump a menacé de couper « les subventions et contrats du gouvernement » à Musk (Tesla, SpaceX, Starlink) pour « économiser des milliards ».
Musk a riposté avec une allusion explosive : “Trump est dans les fichiers Epstein”, une accusation sans preuve qui a accentué le conflit.
Les marchés ont réagi vivement : le cours de Tesla a plongé de 14 %, faisant disparaître environ 150 milliards $ de valorisation et ~20 milliards $ de la fortune personnelle de Musk.
Conséquences politiques et économiques
- Trump perd un allié stratégique, avec un risque d’affaiblissement auprès des donateurs de la tech et des électeurs plus jeunes.
- Musk s’expose à des représailles gouvernementales : menace critique sur ses entreprises à contenu public, affaires, et contrats fédéraux.
Vers une impasse durable ?
Depuis, Trump prévient que Musk pourrait faire « l’objet de graves conséquences» s’il soutient les démocrates, illustrant la solidité de sa position hostile.
Quant à Musk, son projet de créer un nouveau parti centriste avec le soutien des 80 % d’Américains non affiliés aux extrêmes montre qu’il prépare une sortie de crise potentielle sur le long terme.
Anticipations et enjeux à venir
Le bras de fer Trump‑Musk redéfinit les rapports entre le pouvoir exécutif et les géants technologiques : enjeux financiers, réglementaires, et électoraux vont se conjuguer à l’aune des midterms de 2026.
Musk peut-il se repositionner en force indépendante ?
Trump peut-il neutraliser cet opposant encombrant ?
Cela ressemble à une relation abîmée, avec des cicatrices aussi visibles que profondes.
